dimanche 1 mars 2009

La Défense a un gros sexe



(Avertissement : cette chronique est d’une vulgarité dégoûtante. C'est la faute à Dunkerque et ses chansons grivoises.)

Il y a environ 100 ans, un cocaïnomane viennois a convaincu l’Occident que tout n’est que pénis et vagin. Ce courant de pensée toujours en vogue nous permet de jeter sur notre environnement un regard différent. Elle est maintenant courante la description du gratte-ciel moderne comme symbole phallique de l’égo corporatif. Une structure oblongue, solide et inflexible, dans laquelle les puissants occupent le sommet, soit la tête de la bite. Et tout le monde rêve d’être sur le gland, même les femmes, quoique paradoxalement la majorité de ceux qui y arrivent sont des hommes.

Assez dotée en ego, et toujours à l’avant-garde des philosophies nouvelles, la France a vite réagi à ce tournant dans l’histoire de la pensée. En 1889, quelques années avant que Freud ne formalise ses idées sur la sexualité, l’Hexagone dotait Paris d’un beau gros pénis d’acier : la Tour Eiffel. Cette érection est restée la plus haute du monde pendant pas moins de 40 ans, un exploit de priapisme qui a peut-être contribué au renom de la France en matière de cinéma coquin.

Cent ans plus tard, la République se donne un nouveau symbole, cette fois dans le quartier de la Défense. Mais, à la surprise de tous, ce n’est pas une autre énorme zizi qu’on érige en 1989. Pas du tout. La France se donne plutôt un gigantesque « étui à clarinette » (NDLR : quel sujet riche en euphémismes). Une belle grosse matrice bien ouverte et accueillante : la Grande Arche.



Depuis l’apparition de cette structure inaugurale, le thème de l’arche est fréquemment repris à la Défense. Sont nombreux les édifices percés, ou fendus par une division sinueuse rappelant une belle grosse craque de fesse. Sont multiples les chemins menant à des cours intérieures chatoyantes évoquant peut-être la douceur des neuf premiers mois de l’existence.

Que penser de tout cela? Difficile à dire. La France est peut-être encore en avance sur son temps, nous proposant une vision qui se cristallisera dans nos esprits dans quelques décennies. Ce nouveau décor planté de chattes marque-t-il l’avènement d’une vraie égalité entre hommes et femmes? Cet aménagement serait-il l’expression d’une génération sexuellement libérée? On peut entre autres citer les très évocatrices tours Pacific et Kupka, dont les trous sont reliés par une superbe passerelle écarlate et plutôt longue. Devrions-nous parler de « ménage à trois » architectural?



Chose certaine, pour qui souhaite voir sont esprit être envahi de symbolisme lubrique, il suffit de s’arrêter le temps d’un café, pour observer l’arrivée matinale des travailleurs. En jets brusques et subits, Paris déverse au bout de son RER des giclées de petits humains qui sortent de la terre et se répandent sur le visage de la Défense. Ils avancent au pas de course, propulsés malgré eux par ce grand spasme quotidien devant féconder pour une dizaine d’heures les grandes corporations. Quand on plisse un peu les yeux et que l’image devient floue, on croirait presque revoir ces petits films granuleux qu’on nous passait dans les classes de bio.


1 commentaire:

sylviane a dit…

Un fauve est lâché dans Paris! Un fauve qui voit du sexe partout dans les lieux-clés de la Capitale!
Garez-vous les filles,(ou les gars?), ça craint!!!